Les chiffres ne mentent pas : le jardin surélevé fait des émules chez les citadins comme chez les jardiniers aguerris. On ne compte plus les balcons transformés en potagers miniatures, ni les cours dénudées où fleurissent désormais légumes, aromatiques et fleurs comestibles. Mais au moment d’installer ces bacs surélevés, une interrogation refait surface : faut-il vraiment tapisser les parois pour espérer durer plusieurs saisons ?
Installer une protection sur les côtés présente plusieurs atouts, à commencer par la préservation du bois contre l’humidité ambiante. Ce geste simple limite aussi la fuite du terreau et freine la progression des herbes indésirables. Pourtant, certains spécialistes nuancent : ce rempart pourrait gêner l’aération et la circulation de l’eau, deux paramètres clés pour des cultures saines.
Plan de l'article
Qu’est-ce qu’un jardin surélevé et pourquoi en installer un ?
Le potager surélevé s’impose comme la solution idéale pour cultiver hors-sol, dans un espace délimité. Souvent construit en bois, ce concept a connu une véritable percée avec l’apparition du carré potager, lancé par Mel Bartholomew à la fin des années 70. Depuis, il séduit une nouvelle génération de jardiniers, particulièrement en milieu urbain.
Pourquoi installer un jardin surélevé ?
Voici les principaux intérêts à installer ce type de structure dans un petit espace :
- Facilité de mise en place : Que l’on dispose d’un balcon ou d’une terrasse, le potager surélevé trouve facilement sa place.
- Accessibilité : Les citadins, mais aussi les personnes âgées ou en situation de handicap, y trouvent un confort appréciable. Plus besoin de se pencher ou de solliciter le dos pour désherber ou récolter.
- Optimisation de l’espace : Adapté aux petites surfaces, ce système maximise la gestion du sol et de la fertilité.
Ce mode de culture séduit par sa praticité autant que par sa capacité à booster la productivité. Surélever la terre, c’est bénéficier d’un substrat moins tassé, mieux drainé et protégé des adventices. Résultat : moins de corvée de désherbage, plus de temps pour surveiller la croissance des plants. L’installation d’un potager surélevé devient alors une option de choix pour récolter légumes et herbes aromatiques dans un environnement maîtrisé, avec un contrôle accru sur les matériaux et la conception.
Les matériaux et techniques pour tapisser les côtés d’un jardin surélevé
Recouvrir les parois d’un jardin surélevé peut vraiment faire la différence sur la durée de vie de la structure et sur la gestion de l’humidité. Plusieurs options existent pour y parvenir.
Le bois reste le matériau de prédilection. Sa facilité de manipulation et son esthétique naturelle jouent en sa faveur. Mieux vaut privilégier des planches non traitées, pour éviter toute migration de produits chimiques vers le sol cultivé. Leur épaisseur doit suffire à contenir la pression exercée par la terre et les racines.
Autres matériaux
D’autres alternatives s’offrent à ceux qui souhaitent personnaliser leur potager :
- Le métal : Solide et résistant aux intempéries, il supporte bien les années mais absorbe la chaleur. Une isolation intérieure peut alors s’avérer nécessaire pour protéger les racines du coup de chaud.
- Les bâches en plastique : Placées à l’intérieur, elles protègent le bois de l’humidité et ralentissent sa dégradation.
- Les rondins : Pour une touche plus rustique, ils font leur effet. Leur pose réclame davantage de minutie et de temps.
Techniques de construction
Pour garantir robustesse et longévité, il convient de soigner l’assemblage. On commence par désherber et niveler le sol, puis on assemble soigneusement les planches ou rondins pour assurer une bonne stabilité. Une couche de graviers au fond favorise le drainage avant l’ajout de la terre.
La solidité du bac surélevé dépend aussi des renforts installés aux angles et, pour les structures longues, au centre. Recouvrir les parois intérieures d’une bâche ou d’un feutre géotextile offre une protection supplémentaire contre l’humidité, tout en prolongeant la durée de vie de la structure.
Les avantages et inconvénients de tapisser les côtés d’un jardin surélevé
Quels bénéfices espérer, quels compromis accepter ? Voici un aperçu concret des principaux effets du tapissage :
Avantages :
- Drainage amélioré : L’eau circule mieux, limitant le risque de racines asphyxiées ou de pourriture.
- Fertilité préservée : La terre reste souple et riche, idéale pour des récoltes abondantes.
- Moins de mauvaises herbes : Le revêtement freine l’intrusion des indésirables, allégeant le travail d’entretien.
Inconvénients :
- Mobilité réduite : Une fois le bac installé et tapissé, le déplacer devient difficile. L’emplacement doit donc être bien réfléchi dès le départ.
- Budget de départ : Investir dans des matériaux adaptés ou de qualité alourdit la facture initiale.
Considérations supplémentaires
Le potager surélevé s’adresse à tous, mais il change la donne pour ceux qui cherchent une solution accessible, notamment en ville ou pour les personnes à mobilité réduite. Cette technique, rendue célèbre par Mel Bartholomew et son carré potager, s’adapte aux petits espaces, du balcon à la terrasse.
Si la protection des côtés offre de vrais atouts côté gestion de l’eau et de la fertilité, le choix du matériau et la manière de l’installer va conditionner la réussite du projet.

Conseils pratiques pour l’entretien d’un jardin surélevé tapissé
Pour maintenir un jardin surélevé tapissé en pleine forme, Eva Mayer, spécialiste de la pépinière de Salzbourg, livre quelques astuces concrètes :
Arrosage et gestion de l’eau
Les deux points suivants permettent de mieux maîtriser l’humidité du sol :
- Arrosage régulier : Le terreau s’assèche plus vite dans ce type de structure, surtout lorsqu’elle est tapissée. Un suivi attentif s’impose.
- Système de drainage : Un contrôle régulier garantit que l’eau ne stagne pas, évitant ainsi la maladie des racines.
Entretien du sol
Quelques gestes simples suffisent à préserver la qualité du terreau :
- Aération du sol : Retourner ou griffer la surface de la terre favorise la circulation de l’air.
- Apport de compost : Un amendement organique en début de saison redonne vigueur au substrat.
Protection des plantations
Pour protéger vos cultures et limiter la concurrence des herbes spontanées :
- Paillage : Une couche de paillis retient l’humidité et freine la progression des mauvaises herbes.
- Rotation des cultures : Alterner les familles de plantes évite l’appauvrissement du sol et la propagation des maladies.
Surveillance et entretien général
Un peu de vigilance et de soin régulier font toute la différence :
- Vigilance : Un examen fréquent des feuilles et tiges permet de repérer rapidement le moindre signe de maladie ou d’attaque parasitaire.
- Nettoyage : Retirer les débris végétaux et feuilles mortes limite la propagation des agents pathogènes.
Adopter ces gestes simples, inspirés par les professionnels, contribue à obtenir des récoltes généreuses et saines, tout en préservant la vitalité de votre jardin surélevé. À la clef : des allées de fleurs ou de légumes, bien alignées, qui témoignent d’un soin attentif, et d’une structure prête à durer dans le temps.

