En 1989, la NASA publie une étude indiquant que certaines plantes d’intérieur éliminent des polluants atmosphériques spécifiques en laboratoire. Depuis, ce résultat circule largement, souvent sans tenir compte des conditions réelles d’habitat.
Les fabricants de purificateurs d’air et les pépiniéristes mettent en avant ces vertus dépolluantes, tandis que plusieurs études récentes nuancent fortement ces affirmations. Les institutions de santé publique, quant à elles, recommandent rarement l’usage des plantes comme solution principale contre la pollution de l’air intérieur.
Plan de l'article
- Plantes dépolluantes : que peut-on vraiment attendre pour la qualité de l’air intérieur ?
- Ce que la science révèle sur l’efficacité des plantes à purifier l’air
- Tour d’horizon des espèces les plus populaires et de leurs véritables atouts
- Au-delà de la purification : pourquoi intégrer des plantes chez soi reste bénéfique
Plantes dépolluantes : que peut-on vraiment attendre pour la qualité de l’air intérieur ?
On aime à croire que les plantes dépolluantes suffisent à transformer nos appartements en refuges d’air pur. Pourtant, l’efficacité réelle des plantes à filtrer l’air dans nos logements reste nettement en retrait par rapport aux promesses. La plupart des études citées, dont celle de la NASA, s’appuient sur des expériences menées en laboratoire, où les composés organiques volatils (COV) sont présents à des niveaux bien plus hauts qu’en conditions domestiques classiques.
Une efficacité relative dans nos maisons
Dans une maison, les sources de pollution se nichent partout : peinture fraîche, mobilier, produits d’entretien, colles. Elles relâchent continuellement de faibles doses de substances toxiques. Pour que les plantes aient une incidence mesurable sur la qualité de l’air intérieur, il faudrait en placer des dizaines par pièce, et maintenir une aération parfaite. Même les espèces les plus citées absorbent certains polluants (formaldéhyde, benzène), mais beaucoup moins efficacement que ne le fait un simple courant d’air lors d’une ouverture de fenêtre.
Voici ce qu’il faut garder à l’esprit concernant leur impact :
- Les plantes d’intérieur absorbent une proportion très modeste des COV présents dans l’air.
- Leur effet reste marginal, surtout en comparaison avec une aération régulière.
- Le terreau et les micro-organismes associés peuvent contribuer légèrement à filtrer l’air, mais sans résultat spectaculaire.
Autrement dit, la purification de l’air par les plantes tient davantage de l’argument marketing que d’une réalité avérée pour la santé respiratoire. Rien n’empêche de profiter de leur beauté ou de leur effet apaisant, mais il vaut mieux ne pas s’attendre à des miracles.
Ce que la science révèle sur l’efficacité des plantes à purifier l’air
Depuis la publication de l’expérience de la NASA dans les années 80, l’image des plantes dépolluantes s’est répandue comme une évidence. Pourtant, la recherche récente remet ce mythe à sa place. Les essais menés en laboratoire, sur des chambres hermétiques et avec des polluants en concentration élevée, ne reflètent pas les conditions réelles de nos appartements.
Les plantes d’intérieur absorbent bien le dioxyde de carbone, et parfois quelques composés organiques volatils. Mais leur capacité limitée à éliminer des substances telles que le benzène, le toluène ou le formaldéhyde ne suffit pas à améliorer notablement la qualité de l’air intérieur. Les chiffres sont clairs : pour obtenir l’effet d’une ventilation mécanique, il faudrait littéralement multiplier les pots dans chaque pièce.
La science a aussi mis en avant le rôle des micro-organismes du substrat : ce n’est pas la plante elle-même, mais la vie qui grouille autour de ses racines qui dégrade certains polluants. Cette interaction, réelle, reste cependant très modérée dans un contexte domestique classique.
| Paramètre | Plantes dépolluantes | Systèmes de ventilation |
|---|---|---|
| Effet sur COV | Faible à modéré | Élevé |
| Surface nécessaire | 10 à 30 pots / pièce | Ventilation standard |
Il convient donc de voir les plantes dépolluantes comme un atout esthétique, pas comme une solution fiable pour assainir l’air intérieur. La recherche contemporaine tourne la page de la purification passive, et c’est tant mieux : place aux usages qui font du bien, sans illusion.
Tour d’horizon des espèces les plus populaires et de leurs véritables atouts
Dans l’univers des plantes dépolluantes, quelques espèces reviennent toujours. Le spathiphyllum, aussi appelé « fleur de lune », s’invite dans de nombreux salons, vanté pour sa capacité à absorber un peu de formaldéhyde. Son impact, bien réel mais discret, ne suffit toutefois pas à « purifier » une pièce entière. Le chlorophytum, surnommé plante araignée, fait aussi partie des favoris, capable de filtrer quelques COV mais sans transformation radicale de l’air.
Impossible d’ignorer le dracaena marginata, résistant à la sécheresse et au manque de lumière. Son feuillage graphique retient seulement de très faibles quantités de benzène ou de trichloréthylène, mais il donne du caractère à l’espace. Le ficus elastica et le pothos complètent cette sélection : robustes, peu exigeants, faciles à intégrer dans n’importe quel intérieur.
Voici un aperçu des espèces les plus courantes et de leurs apports :
- Spathiphyllum : absorbe une partie du formaldéhyde, orne la pièce avec élégance.
- Chlorophytum : filtre une faible quantité de COV, pousse rapidement.
- Dracaena marginata : résiste à la sécheresse, structure l’espace.
- Ficus elastica : feuillage dense, demande peu d’attention.
- Pothos : facile à cultiver, feuillage retombant décoratif.
Leur capacité à filtrer les polluants reste modérée, mais ces plantes créent une ambiance chaleureuse et vivante. Installer plusieurs variétés ensemble accentue l’effet décoratif, bien plus que le potentiel « dépolluant » d’un unique pot isolé.
Au-delà de la purification : pourquoi intégrer des plantes chez soi reste bénéfique
Imaginer respirer un air renouvelé grâce à une poignée de plantes d’intérieur relève du fantasme. Mais leur présence ne s’arrête pas à cette promesse. Installer des végétaux dans son espace de vie ou au bureau influe sur de nombreux aspects du quotidien. Un feuillage, un volume vert, une touche de couleur : la pièce respire autrement, l’atmosphère change.
Les plantes et la santé ? Leur impact ne se limite pas à la filtration des polluants. Plusieurs recherches, menées aussi bien en Europe qu’aux États-Unis dans des environnements professionnels ou privés, montrent qu’elles participent à l’amélioration du bien-être psychologique. Moins de stress, une concentration accrue, une fatigue visuelle atténuée : l’effet est perceptible, même si l’air ne devient pas miraculeusement pur.
Les plantes absorbent une portion de dioxyde de carbone et libèrent un peu d’oxygène, mais surtout, elles contribuent à la régulation de l’humidité de l’air par évapotranspiration. En hiver, quand le chauffage assèche tout, ce petit supplément d’humidité peut faire la différence. Pour composer un espace harmonieux, il suffit de choisir différents feuillages, hauteurs et textures. Par exemple :
- fougères
- calatheas
- palmiers nains
peuvent transformer radicalement l’ambiance d’un salon ou d’un bureau. La relation avec les plantes s’entretient dans la durée : un arrosage, une taille, un regard attentif. Au fil des semaines, ce dialogue discret tisse un climat propice à la sérénité et à l’inspiration. Finalement, si les plantes n’épongent pas la pollution, elles offrent un autre souffle : celui du vivant, qui apaise, rassemble et stimule.


